Ce séminaire compte examiner la question des mémoires collectives construites à partir des événements insurrectionnels anti-esclavagistes dans la Caraïbe. Il s'intéresse aux manières récentes ou anciennes de représenter ces événements. Il explore les dynamiques de la mémoire, leur capacité à refouler ou au contraire à intégrer ces événements selon les lieux et les circonstances. Les chercheurs réunis seront ainsi amenés à s'interroger sur différentes formes de mémorisation et d'appropriation des actes de résistance au pouvoir colonial sous la forme de révoltes. Ils prendront en compte les "oublis" de la mémoire collective comme c'est le cas aux Antilles françaises où les insurrections ont été tenues à l'écart de la mémoire officielle par les pouvoirs politiques. Ils montreront, à l'opposé, les processus d'intégration de ces événements dans des récits nationaux ou nationalistes, de même que les manières de construire des figures héroïques nationales. Ces chercheurs seront aussi invités à analyser les différentes significations de ces variations du contenu des récits de mémoire sur les insurrections, depuis le déni jusqu'à la valorisation intense. Enfin, il s'agira aussi de réfléchir aux manières dont la mémoire se construit par "transmission" et par "invention".
PROGRAMME
Discutants :
Stéphane Dufoix, (Institut Universitaire de France, Paris), sociologue, pour ses travaux sur les héritages de l'esclavage et du colonialisme et sur les "diasporas" dont la "diaspora noire".
Pauline Guedj (anthropologue, Université de Lyon), Religions africaines-américaines ; ré-africanisation des pratiques sociales.
9h-9h30 > Accueil-Introduction
9h30-10h > Myriam Cottias, (CRPLC, Martinique et EHESS, Paris), historienne, pour sa contribution à l'étude des révoltes anti-esclavagistes de 1848 à la Martinique et de leurs traces.
10h-10h15 > Discussion
10h15-10h30 > Pause
10h30-11h > David Geggus (University of Florida), historien, pour sa contribution à l'étude de la révolution anti-esclavagiste à Haïti.
11h-11h15 > Discussion
11h15-11h45 > Christine Chivallon (CEAN-Sciences Po Bordeaux), géographe et anthropologue, pour sa contribution à l'étude de l'insurrection du Sud à la Martinique et au phénomène actuel de sa "réhabilitation".
11h45-12 h > Discussion
12-14h > Pause Repas
14h-14h30 > David Howard (University of Oxford), géographe, pour sa contribution à l'étude des réappropriations symbolique récentes de la révolte de Morant Bay à la Jamaïque
14h30-14h45 > Discussion
14h45-15h15 > Richard Price, (Johns Hopkins University), anthropologue, pour sa contribution à l'étude des sociétés des Marrons Saramaka et à leurs récits des "épopées marrones".
15h30-15h45 > Pause
15h45-16h45 > Table ronde de clôture
Perspectives sur les prolongements actuels des mémoires de conflits
Avec :
Les participants au symposium,
Les discutants,
Les initiateurs du programme "France-Caraïbe" :
Jessica Byron, politologue, (University of the West Indies, Kingston, Jamaïque),
Barry Chevannes, anthropologue, (University of the West Indies, Kingston, Jamaïque), Justin Daniel, politologue (Université des Antilles-Guyane)
17 h > Cérémonie officielle de signature de l'accord de coopération
pour le "Programme France-Caraïbe"
entre Sciences Po Bordeaux, l'University of the West Indies
et l'Université Antilles-Guyane.
inscription libre et gratuite