Ces poèmes sont un témoignage très intériorisé autour de "l'île entourée d'ailes". Le souvenir hante le poète qui contemple "le temps écrasé", "l'espoir aplati", "les projets d'enfance rongés" pour les Haïtiens en exil. Dans un précédent recueil, Josaphat Large citait Roumain et Artaud. Le surréalisme lui a forgé un vers lyrique, ample, qui l'aide à tenter de "reconstruire le jour", de "refaire l'air". L'amour, certes, est présent et baigne même ces pages. A côté d'une réflexion sur l'histoire et les phénomènes de la création littéraire et des strates plurielles de la mémoire.
Il y a à la fois une recherche intellectuelle de qualité ("la barque du texte", "les exigences lexicales de l'époque") qui s'appuie sur des images voulant mixer réalité et abstraction, des formules de haut vol et une tendresse. Tout cela avec un "engrais de jazz".