En quelques mots
Contrairement aux idées reçues, la langue française n'est pas moribonde (elle compte 125 millions de locuteurs dont c'est la langue maternelle, 165 millions dont c'est la seconde langue). Par ailleurs, l'espace francophone ne se cantonne pas à la Françafrique, puisqu'il comprend aussi bien la Roumanie que Vanuatu ou le Vietnam. L'espace de la Francophonie (l'organisation) est bien mondial et pluriel. L'objet de cet atlas est de mieux faire connaître cette réalité, des étapes de la construction francophone aux défis que doit relever cet espace vaste et varié pour survivre et défendre les idées propres à sa langue et être le gardien de la démocratie dans le monde.
Contenu du livre
La francophonie – le fait que la langue française est parlée hors de France – est fille de l'histoire, à la fois de l'histoire des hommes et de celle des idées. Puissance de premier rang jusqu'au milieu du XXe siècle, par sa démographie et son expansion territoriale, la France a exporté sa langue à la fleur de ses canons : d'abord dans une bonne partie de l'Europe – où le français fut longtemps la langue diplomatique – puis au-delà des mers avec la colonisation du XVIe au XIXe siècle. Mais la francophonie dans le monde est également fille des écrivains du siècle des Lumières et des chantres des droits de l'homme. Elle reste ainsi, aujourd'hui encore, un "signe extérieur" de culture.
Essaimée sur les cinq continents – et à ce titre seule langue mondiale avec l'anglais, alors qu'en terme d'effectifs, elle ne vient qu'en 9e position –, la promotion de la langue française a suscité la création, en 1970, d'une institution de coopération devenue une véritable organisation internationale : la Francophonie. Et c'est en Afrique qu'elle a vu le jour, grâce au rôle primordial de Léopold Sédar Senghor.
Au 1er juillet 2005, 53 Etats et gouvernements membres et 10 pays observateurs – représentant une diversité bouillonnante – composent l'Organisation internationale de la francophonie. Fidèle aux auspices qui ont présidé à sa naissance, l'organisation se veut un espace de solidarité entre ses membres ; mais elle se vit également comme un promoteur du multilinguisme et de la diversité culturelle et se voit comme un acteur politique majeur sur la scène internationale. Une vocation qui pose nombre de défis à la Francophonie, dont l'apprentissage de la démocratie dans plusieurs de ses pays membres n'est pas le moindre.