Comme un quasar brûlant au-delà de la lumière du gaz, le documentaire révélateur de la réalisatrice Lisa Cortés fait exploser le canon blanchi de la musique pop américaine. Little Richard : I Am Everything jette une lumière claire sur les origines noires et homosexuelles du rock'n'roll, et établit le big bang du genre : Richard Wayne Penniman.
Des témoignages de musiciens et de personnalités culturelles légendaires, d'universitaires noirs et homosexuels, de la famille et des amis de Penniman, ainsi que des entretiens avec l'artiste lui-même, réclament avec exubérance une histoire qui a été volontairement appropriée par des artistes et des institutions blancs. Cortés met à jour le canon avec un trésor d'images d'archives rarement vues de Penniman. Parmi les joyaux, on trouve des scènes avec ses prédécesseurs et contemporains noirs et homosexuels, comme Sister Rosetta Tharpe, la mère du rock'n'roll qui a donné à Penniman, âgé de 14 ans, sa première chance.
Cortés dépeint le parcours complexe de Penniman, un révolutionnaire en conflit qui a navigué entre la religion, le sexe et le rock'n'roll, dans les tensions extrêmes de la race et de la sexualité de son époque. Elle nous rappelle que les outsiders et les parias peuvent posséder des superpouvoirs qui, si on leur en donne la chance, peuvent créer de nouveaux mondes dans lesquels nous pourrons tous danser.