Loin des comédies et autres thrillers habituels, LE FOULARD NOIR est une fiction inspirée des mutineries qui ont secoué le Faso en début 2011. C'est encore tout frais. Donc délicat. Donc sensible. Une fiction qui sert de prétexte pour mettre en scène des situations choquantes qui ont réellement eu lieu. Des faits que nous n'aurions pas crus possible au Burkina d'aujourd'hui. Des actes qui nous ont tous blessés dans l'image que nous nous faisions - et que nous nous faisons toujours - de l'intégrité burkinabèe.
Choquer pour sensibiliser, montrer pour panser. Mettre les choses à nu, pour s'obliger à se mirer dans toute ‘'notre laideur'' et réfléchir ensemble. Pour bien faire admettre aux auteurs qu'ils se sont auto-flagellés, bien faire comprendre aux victimes directes et indirectes que la nation sait et pleure. En silence.
Des militaires mutins qui violent sans le savoir la femme d'un autre militaire, c'est la soldatesque face à elle-même. Un militaire à la retraite qui devise avec des soldats en activité, c'est mettre les miliaires face à leurs responsabilités devant l'histoire. C'est aider la jeune génération de la Grande muette à grandir, à élever son niveau de conscience civique pour que, plus jamais, le Burkina Faso ne soit le théâtre d'actes aussi peu honorables. Quand on crache en l'air, on se crache soi-même dessus…
Créer une émotion collective dans une salle de cinéma, c'est partager, communier et essayer d'en sortir ensemble, grandis.
Un film de Boubakar DIALLO [2012]